Information du : 09/12/2014

Qui vive

Tourné à Rennes avec Réda Kateb et Adèle Exarchopoulos, Qui vive nous offre un "portrait tranchant de la France des cités, avec un Reda Kateb irradiant" (Libération).

Qui vive!
De Marianne Tardieu, 2014, Fiction, 83'
Avec Réda Kateb et Adèle Exarchopoulos
Distribué par Rézo film
Sortie nationale le 12 novembre
En avant-première à Questembert le 17 octobre

Retourné vivre chez ses parents, Chérif, la trentaine, peine à décrocher le concours d’infirmier. En attendant, il travaille comme vigile. Il réussit malgré tout les écrits de son concours et rencontre une fille qui lui plaît, Jenny… Mais au centre commercial où il travaille, il perd pied face à une bande d'adolescents désoeuvrés qui le harcèlent.

Qui vive (c) Rezo films

Qui vive, mis en scène et coécrit par Marianne Tardieu, n’est pas un film grande gueule, mais il sonne juste et fort. La pauvreté et la détresse de l’expression « film de banlieue » ne suffisent pas à le décrire, même si c’est autour de cette question sociologique que Qui vive est construit.

Il nous attache aux basques de Chérif, beau brun taciturne d’une trentaine d’années, qui croûte en tant qu’agent de sécurité dans un centre commercial en attendant de décrocher le diplôme d’infirmier dont il rêve. Des petits cons issus des cités alentour l’emmerdent chaque jour et, craignant que leurs provocations ne pourrissent son emploi, Chérif finit par accepter de les rencarder sur une juteuse livraison, en échange de la paix définitive sur le terrain. Au jour dit, les événements dérapent…

Marianne Tardieu ne perd pas de temps : Qui vive avance à un train vif et régulier, plaçant ses personnages avec une sûreté tranchante, et filant la mise en scène dans une légèreté de forme qui contraste avec la noirceur apparente du propos.

Mais l’essence de celui-ci est ambivalente : est-ce vraiment une étude de nature sociale et y a-t-il là derrière un discours politique, culturel ? Prenons le parti que non.
Certes, la cinéaste exerce sur la France moderne et celle des quartiers difficiles un regard sans ambiguïté, et son histoire exprime nécessairement une réalité politique des choses. Mais un rhizome plus radical semble courir sous Qui vive. Malgré les bretelles policière ou sentimentale qu’elle fait mine d’embrancher sur le cours central de son récit, c’est à ce dernier que la cinéaste s’intéresse
réellement : le portrait d’un homme d’aujourd’hui.


Le casting millimétré dit aussi quelque chose sur la sûreté de cette réalisatrice débutante : le patron Serge Renko, le flic Alexis Loret et la jolie fille qui plaît à Rachid, Adèle Exarchopoulos, tous sur le
pont. Mais c’est vers le magnifique héroïsme tamisé de Reda Kateb, pratiquement de tous les plans, que le film est héliocentré. On dirait un Michel Simon qui serait splendide ! Son magnétisme personnel a hissé l’acteur hors du piège générationnel et des castings paresseux ; avec Qui vive, il a trouvé lefilm qui savait faire son éloge mérité.

Olivier Séguret, LIBERATION

Sortie

Sortie nationale le 12 novembre

Rencontres avec la réalisatrice Marianne Tardieu

Décembre:

Mar 9 à Lannion
au cinéma Les Baladins

Mer 10 à Huelgoat
à Arthus Ciné

Jeu 11 à Saint Renan
au cinéma Le Bretagne

Ven 12 à Cesson-Sévigné
au cinéma Le Sévigné

Sam 13 à Guichen
au cinéma Le Bretagne

Dim 14 à Fougère (17h)
au cinéma Le Club
et
à Romillé
au cinéma Korrigan